Le Tiers-paysage désigne l'ensemble des espaces où les humains ne procèdent à aucune intervention. Soit par abandon (la friche), soit par l'incommodité des lieux (les fortes pentes, les marais les sols squelettiques etc).
L'expression « tiers-paysage » apparaît à la suite d'une analyse paysagère dans le Limousin où l'on constate que tous les espaces entretenus (majoritairement des forêts et des pâtures) sont pauvres en diversité alors que les délaissés en sont riches. Paysage binaire où domine la lumière dans les prairies pâturées et l'ombre en sous bois. Un troisième paysage serait celui de la diversité, constitué en réalité de différentes figures paysagères. La notion de « tiers » se réfère aux discours de Sieyès à la Révolution qui parle du « Tiers-État » en soulignant qu'il s'agit de la majorité des citoyens. « Qu'a t-il fait jusqu'à présent ? Rien , il n'a pas les moyens. Qu'aspire-t-il à devenir ? Quelque chose ! » Il faut donc lui donner les moyens.
Si nous considérons la biodiversité comme un trésor dont nous dépendons il faut changer le statut des friches et les regarder comme un bien précieux au lieu d'y mettre le feu.
Le Tiers-paysage est un lieu d'accueil à la diversité chassée de partout ailleurs, un lieu où l'on n'intervient pas et qui n'a pas besoin de la présence humaine pour déployer sa richesse dans le temps.
Texte au format PDF ici Tiers-Paysage
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Le seul projet d’ampleur proposant une scénographie du Tiers-Paysage est le Parc Matisse à Lille où l’île Derborence, objet central exhaussé à 7 mètres du plan commun, reçoit sur 3 500 m2 une « forêt idéale » installée par la seule nature. Inaccessible mais observée, elle sert de matrice et d’indicateur pour une gestion dans la plus grande économie possible des huit hectares de parc public.
Le Manifeste du Tiers-Paysage paraît en 2003 aux Editions Sujet/Objet.